Vers l’entreprise intégrale

Le « syndrome Volkswagen » interroge le rôle, la légitimité et la responsabilité de l’entreprise : et si l’entreprise adoptait une responsabilité intégrale, au plus grand profit à la fois de la Société et d’elle-même?

 

Les grands enjeux qui marquent fortement le monde en ce début de 21e siècle sont à la fois sociétaux et environnementaux (1) . Une double rupture est en marche : écologique (les mécanismes qui entretiennent le renouvellement du vivant sont en train de se rompre) et sociétale (l’intensité d’échanges monétaires n’a jamais été aussi élevée et aussi mal répartie. L’une alimente l’autre et réciproquement.
 

Qu’elle le veuille ou non, qu’elle en soit consciente ou non, l’entreprise ne peut échapper à la nécessité de répondre aux grands défis de notre temps, depuis le cœur de ses pratiques.


En répondant de ses impacts auprès de ses parties prenantes, elle dépasse la dualité qui lui fait appréhender le monde comme extérieur à elle-même. En pratiquant une responsabilité intégrale,  elle devient une telle entreprise intégrale : établir ou renforcer une relation de qualité avec la Société constitue une opportunité stratégique pour l’entreprise : cela la conduit en effet à réinterroger les trois piliers de sa raison d’être,  la « valeur », son excellence, et sa relation au monde.


1. Réinterroger la notion de « VALEUR » : Pour être performante, l’entreprise entretient-elle les forces de vie ou les dégrade-t-elle ? Que deviennent dès lors sa raison d’être et ses pratiques ? Les produits et les services de l’entreprise génèrent-ils une utilité pour la Société, une utilité sociétale positive ?

 
2. Réinterroger L’EXCELLENCE : La responsabilité intégrale appelle l’entreprise à ne pas produire d’externalités négatives (rejets et déchets non traités, licenciements non accompagnés, harcèlement moral, fournisseurs écrasés, territoires locaux oubliés, produits truqués, etc…), mais des externalités positives, qui enrichissent le commun : le contre exemple récent de Wolkswagen démontre une de fois de plus qu’il est préférable d’initier ce travail en période de croissance afin d’être prêt lorsqu’une crise surviendra, mais qu’il devient particulièrement vital de le rétablir en période de crise.

 
3. Réinterroger la RELATION de l’entreprise au monde : La responsabilité intégrale, devient une nouvelle manière de pratiquer l’entreprise, immergée dans un monde de plus en plus imprévisible et immatériel : pour renforcer et pérenniser sa performance, l’entreprise gagne à réinterroger sa relation au monde.

 

La responsabilité intégrale renouvelle ainsi le regard que l’entreprise porte sur elle-même, sa raison d’être et sa légimité. Elle lui apporte un nouveau levier pour grandir : l’excellence sociétale, qui renforce son excellence technique et commerciale. Elle lui permet de devenir plus résiliente et d’être perçue plus acceptable par les acteurs de ses différentes environnements. Elle lui apporte un nouvel actif stratégique de création de valeur : l’acceptabilité sociétale.

 
Bien sûr, la responsabilité intégrale de l’entreprise renvoie chacun de ses membres, dirigeants, managers et collaborateurs, à leur propre responsabilité d’engager leur travail d’alignement personnel : se connaitre, ancrer son intégrité, exercer sa curiosité à l’autre pour mieux le comprendre (altérité), développer son empathie, apprendre l’alterité par une pratique continue du dialogue contradictoire et

de la recherche incessante de convergences.

 
Volkswagen nous confirme qu’une « crise » est la conséquence d'un système qui n'évalue pas les risques que son fonctionnement génère, et qui ne tient pas compte du fait qu'il peut aboutir à une destruction supérieure au bénéfice immédiat qu'il procure.

 
Le trucage intégré est une impasse : et  si nous osions la responsabilité intégrale ?


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  1. Voir l’analyse dans « La 4e révolution sera sociétale, comment réussir la transition ? » - Olivier Dubigeon, Editions L’Harmattan 2013, 351 pages
Pour en savoir plus :
  • « La 4e révolution sera sociétale, comment réussir la transition ? » - Olivier Dubigeon, Ed. L’Harmattan 2013, 351 pages
  • « Piloter un développement responsable, Quels processus d’action pour l’entreprise » – Ed. Maxima, février 2015 (1er Prix du meilleur ouvrage développement durable CIDEM), 328 pages
  • « Regards croisés entre Occident et Asie sur le développement responsable – La chimie à l’épreuve de la sagesse » – Minh-Thu Dinh-Audouin et Olivier Dubigeon, Edition L’Harmattan Collection Les impliqués, janvier 2015, 280 pages
 
 

 

 
Olivier Dubigeon a acquis l’expérience du développement responsable depuis 1975 sur le terrain des organisations et des territoires. Dirigeant d’entreprise, il a vécu dans plusieurs communautés de tradition de sagesse (africaine, aborigène, amérindienne, taoïste), ce qui lui permet d’apporter un autre regard à l’entreprise. Homme d’expérience et de terrain, fondateur de Sustainway, cabinet spécialisé en développement responsable, il témoigne par son expérience qu’une relation de confiance crédible entre l’Entreprise et la Société est génératrice de développement et de valeur(s). Il accompagne de nombreuses entreprises, de la TPE aux grands groupes internationaux. Il a participé activement à créer le premier référentiel international sur la responsabilité sociétale (ISO 26000)."

Les derniers ouvrages d'Olivier Dubigeon :

Piloter un développement responsable

Quels processus pour l'entreprise ?

328 pages

Pour en savoir plus, cliquer sur la photo ci-dessous :

Regards croisés entre Occident et Asie sur le développement responsable

La Chimie à l'épreuve de la sagesse

280 pages

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Pour en savoir plus :

Regards croisés Occident-Asie sur dévelo
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SOMMAIRE - Regards croisés Occident Asie
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La 4e révolution sera sociétale

comment réussir la transition ?

351 pages